(Les présidents américain Joe Biden (USA) et russe V. Poutine).
Le président Poutine a proposé au peuple ukrainien des voies de sortie pour échapper aux bombardements. Toute honte bue, le président Poutine appelle les Ukrainiens à fuir vers la Russie, pays agresseur. Quel cynisme ? Le peuple ukrainien se sent trahi par l’Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN) mais également abandonné par les Nations-Unies (ONU) et par la Russie. Le président Zelensky l’a encore souligné samedi 5 mars 2022, après le refus de l’OTAN de sécuriser l’espace aérien ukrainien. Or, si l’OTAN y accédait, la face de la guerre pourrait changer. Pour le meilleur comme pour le pire. En décembre 1994, sur demande des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Russie, trois pays des ex- Républiques socialistes et soviétiques (Biélorussie, Kazakhstan et Ukraine) signent le mémorandum de Budapest. Les textes signés accordent de garantie d’intégrité territoriale et de sécurité à ces trois pays. Ce, en échange de leur ratification de Traité de non-prolifération des armes nucléaires. Les 3 pays abandonnent l’arme nucléaire. En 2009, les États-Unis et la Russie confirment la validation de respecter l’indépendance et la souveraineté de l’Ukraine dans ses frontières actuelles et que la Russie s’abstienne de toute menace ou usage de la force contre l’Ukraine. En 2014, la Russie viole intentionnellement les accords et envahit la Crimée. Connaissant bien les intentions de son voisin immédiat, l’Ukraine cherche à rejoindre l’OTAN et l’Union européenne. Estimant que sous ces deux parapluies, elle serait à l’abri des appétits de la Russie. Car l’adhésion à ces organisations offre une certaine assurance et une garantie de sécurité face au voisin russe qui n’a jamais caché sa volonté d’annexion. Au lieu de protéger le peuple ukrainien, les pays membres de l’OTAN cèdent aux menaces de Poutine. Et la guerre d’invasion-agression de l’Ukraine se déroule comme Poutine l’avait prévue. En clair, d’un côté les grandes gueules et spectateurs occidentaux (dont l’OTAN) et les Nations-Unies et, de l’autre, les deux belligérants (Poutine et le peuple ukrainien). Poutine s’était préparé à des sanctions des Occidentaux contre son pays et savait qu’ils n’oseraient pas à intervenir militairement dans la guerre. Il savait aussi que l’ONU s’alarmerait sur le cas des personnes réfugiées et mettrait en action le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR). La communauté internationale est restée dans son rôle de compter les réfugiés comme si les Ukrainiens qui résistent dans leur pays et croupissent sous les bombes n’avaient pas de valeur à leurs yeux. Poutine a placé l’OTAN et les Occidentaux qu’il accuse de prendre pied dans la mer Caspienne, riche en pétrole, dans une situation de porte-à-faux. Au lieu de chercher à arrêter la guerre, ils vantent leur hospitalité à recevoir les réfugiés. Or, les réfugiés ukrainiens ne représentent même pas le 1/10 de toute la population évaluée à 43 millions d’habitants. La beauté dans cette tragédie réside en la volonté des Ukrainiens de défendre leur patrie et de certains citoyens du monde à aller combattre en Ukraine. L’invasion de l’Ukraine et le semblant de la communauté internationale font toujours penser à l’invasion de la RDC en 1998. Tout comme en 2002 lors de l’éruption volcanique, les Congolais de Goma avaient refusé l’hospitalité du voisin agresseur. L’Europe sera-t-elle complètement en sécurité si l’Ukraine est entre les mains de Poutine ? La guerre reste toujours un Mal.
Mathias Ikem