RDC. Félix Tshisekedi en Chine, Kagame réarme ses troupes. Objectif stratégique : Goma
(Le couple présidentiel de la RDC atterrit en Chine en visite de travail. Photo tiers).
« Si vous aimez la guerre, il faut avant tout aimer la victoire. Il ne sert à rien d’aimer la guerre, de faire tuer des innocents et vos soldats si vous ne gagnez pas ou si vous détestez la victoire. Elle se prépare avec toutes les batteries. » Voilà trois décennies que le régime de Kagame mène une guerre insensée contre la RDC. Tant de morts, tant de déplacés, des filles et femmes violées, des populations vouées à l’errance créant désolation et traumatisme sans que Kigali ne puisse avoir la victoire finale. Et à la manière de Sisyphe, il répète le même scénario à intervalle régulier de trois à cinq années. Avec toujours les mêmes dégâts humains et matériels. La question simple serait : « Quelle évaluation le régime de Kagame a-t-il fait depuis et quelles en sont les leçons tirées ? » L’histoire est un éternel recommencement en même temps, elle ne s’écrit pas comme un fleuve tranquille. Croire que la province du Nord-Kivu restera continuellement le théâtre de la guerre, c’est ne pas comprendre le cycle de la nature. Parce que demain, le théâtre de la guerre pourrait être le Rwanda ou l’Ouganda si le théâtre des opérations prenait une autre tournure.
Un message du commandant Sukola II qui a fuité sur les réseaux sociaux fait état de la fin du recyclage des commandants de la RDF/M 23 à Tchanzu et d’une réunion tenue à Bunagana au courant de la deuxième quinzaine de mai 2023 avec comme objectif stratégique « projeter une offensive généralisée sur tous les axes avec pour finalité prendre la ville de Goma ». Kigali ne désarmera jamais tant qu’il ne sera pas battu par les armes. Ses soutiens occidentaux continuent de penser que Paul Kagame incarne la stabilité qui signifie, en clair, le pillage des ressources naturelles de la RDC et le bannissement d’une catégorie de sa population. Pour eux, c’est en cela que repose son génie stratégique adulé en priorité par les États-Unis et la Grande Bretagne. Parce que, sommes toutes, le Rwanda ne sert que de tremplin à des visées de l’impérialisme occidental. C’est ici qu’il faille interroger l’attitude de l’Ouganda, partant des contingents de l’EAC notamment de la KDF déployés au Nord-Kivu.
RDC partagée entre l’Occident et la Chine
L’Occident a fait de la RDC la pièce la plus convoitée d’un jeu stratégique en vue d’établir un nouveau système de domination de l’Afrique. Malheureusement au détriment du peuple congolais. Félix Tshisekedi doit opérer un choix risqué mais vital pour la survie de la RDC. Entre l‘Occident qui a opté pour la déstabilisation en vue de la balkanisation de la RDC et la Chine. Car, la question de la balkanisation de l’Afrique demeure un enjeu anglo-saxon (de 32 États en 1963, l’Afrique est passée à 54 États en 2013. D’autres devraient naître). Entre l’Occident qui apporte tout son soutien à Kagame et Museveni pour démembrer la RDC et la Chine. La revisitation du « Contrat chinois » doit être un enjeu de la nouvelle politique de la RDC dans ses rapports avec le monde. Entre l’Occident qui joue les deux poids, deux mesures dans le choix des politiques et des sanctions à prendre. Entre l’Occident manipulateur des consciences à travers ses « grands » médias et la Chine.
En allant en Chine, Félix Tshisekedi ne doit pas perdre de vue que la RDC entre dans une nouvelle guerre. Puisque la guerre peut revêtir différentes formes. Le plan « Made in China 2025 » vise à renforcer l’industrie chinoise dans une dizaine de secteurs dont la robotique, les voitures électriques et l’IA, où l’avance américaine se réduit. Et le « Contrat chinois » en constitue un enjeu. Les ambitions technologiques de la Chine et la peur qu’elles ont inspirée aux États-Unis rendent inévitable une guerre économique, partant la guerre. Sur le terrain de la RDC. La RDC, pays solution et destination utile, a besoin de la paix pour redécoller.
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Nicaise Kibel’Bel Oka