dimanche, décembre 1, 2024
Economie

RDC. la théorie des intérêts convergents

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Il y a une semaine la colline de Chanzu dans le groupement de Jomba, territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) était la cible d’une attaque armée. Par une force inconnue. Inconnue du Rwanda, inconnue des services de sécurité de la RDC, inconnue de la DGM, inconnue de l’Ouganda. Certains esprits non avertis ont refusé catégoriquement d’admettre que cette force inconnue, échappant à tous les satellites de la région, pouvait être rwandaise et/ou ougandaise (le loup et l’agneau). Mieux les deux à la fois. Depuis que Kampala et Kigali sont en discorde, les chancelleries occidentales croient dur comme fer qu’entre les deux capitales, entre le grand frère et le petit frère, plus rien ne va. Comme si depuis qu’ils se sont engagés sur le sol congolais, tout marche comme sur les roulettes. Autrement, il n’y aurait jamais eu la guerre de Kisangani.

Kigali et Kampala expérimentent la théorie des intérêts convergents sur la RDC. Sur la RDC, Kigali et Kampala parlent le même langage, le langage de la violence et du pillage. Ils ne sont en conflit que sur les approches à adopter pour aboutir aux mêmes objectifs. Kampala est dans une stratégie de business pour qui la RDC doit revenir vers l’Ouganda pour aborder les questions économiques. Kigali utilise la stratégie du pourrissement pour déverser une partie de sa population sur le sol congolais. Les deux capitales ont des intérêts convergents sur la RDC. Seulement, les États ayant des intérêts (et non pas d’amis), ils se croisent sur le sol congolais comme deux sorciers à la recherche d’une même cible. Lorsqu’il s’agit des mêmes intérêts, ils utilisent des marionnettes congolaises sinon ils n’hésitent pas à se faire la guerre.

Mgr Laurent Monsengwo Pasinya (paix à son âme), voyant les bousculades de certains membres du MPR pour entrer dans l’Union sacrée de l’opposition, parla, au temps de la Conférence nationale souveraine (CNS), de « convergence parallèle ». En effet, deux droites parallèles ne se rencontrent jamais aussi loin qu’on les prolonge. Mais comme les rails du train kibola-bola, sur la route de Matadi, ils remplissent les mêmes rôles, pour les mêmes intérêts.

L’acte charitable renferme totalement une dimension spirituelle, la dimension d’amour. Il ne vise pas autre chose que l’altruisme. Contrairement à la charité enseignée dans l’Église universelle, les individus tissent leur relation sur des intérêts. Hier, certains moralistes ont présenté à  la nation les fossoyeurs de la république en désignant clairement le FCC de Joseph Kabila. Depuis le départ du Raïs du pouvoir, ceux qui ont reçu mandat de désigner les fossoyeurs de la nation, ont automatiquement viré. Au nom des intérêts égoïstes : la recherche des espèces sonnantes et trébuchantes. Désormais, ce qui apparaissait comme divorce est célébré en nouvelle alliance. Mais à quoi jouent nos saints sur terre ?

Les « saints » catholiques coalisés aux protestants et les « démons » FCC ont convolé en douces noces. On dirait que l’Église universelle, à la recherche des alliés, se prostitue. Elle noue des alliances contre nature, même avec le diable. Par sa lettre N°125/CALCC/BN/JBLK du 28 octobre 2021 adressée à la  hiérarchie de l’Église universelle, Jean-Bosco Lalo informe le cardinal Ambongo et l’Archevêque de Kisangani de la création des forces sociales et politiques de la nation (FSPN). Autour de l’Église universelle, marraine spirituelle de la contestation et du mélange de genres, l’on compte désormais : Ensemble pour la république, Lamuka, FCC de Joseph Kabila, Ecidé, jeunesse catholique, Lucha, Milapro, Nogec, ADD, Archa, Nouvel élan …ensemble dans les rues de Kinshasa, au nom du même peuple, hier déshumanisé par le FCC, aujourd’hui racheté par la coalition CENCO/ECC-FCC. Les saigneurs d’hier sont devenus les seigneurs d’aujourd’hui. Sans mea culpa. Ils ont reçu l’onction d’absolution et de purification.

La magie de la blanchisserie congolaise. Personne ne dira comment, par exemple, le FCC envoyé en enfer par la CENCO, se retrouve aujourd’hui au paradis sans passer par le purgatoire. La théorie des intérêts convergents fait son chemin. La société congolaise souffre d’indigence, du manque. Le creux essentiel qui est au fond de notre être et dont on cherche ce qui pourra le combler, s’appelle « opportunisme » qui engendre le dénuement, la misère d’être d’un peuple littéralement et obsessionnellement plongé dans le besoin. A tous les niveaux. Personne ne pose la question à Jean Bosco Lalo, ancien président de la société civile de l’Ituri, sur le désordre des êtres et des choses qui déchirent sa province depuis des décennies ; désordre qu’il a laissé derrière lui pour se présenter en « sauveur » à Kinshasa. Main dans la main dans la rue sans penser un seul instant à l’attaque de Chanzu ni aux tueries de Beni et l’Ituri. Vive le Congo.

Tata cardinal Laurent Monsengwo, depuis que tu es parti, le nombre des médiocres ne fait que grimper. La peur – la nôtre- bien justifiée, c’est de voir les médiocres envahir et habiter ta maison.

Nicaise Kibel’Bel Oka

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