RDC. MONUSCO. De la protection des civils à la formation des soldats de la SAMIDRC. Que des tâtonnements !
(Des casques bleus (MONUSCO). Photo tiers)
Incroyable ce qui se passe dans ce beau pays. La MONUSCO a lancé lundi 4 novembre 2024 la formation de 40 officiers de la Force de la SADC invitée par le gouvernement congolais pour l’aider à combattre la RDF et ses supplétifs du M23.
A en croire les motivations, c’est pour permettre à la SAMIDRC d’être plus opérationnelle dans l’est du Congo. Ce, conformément à la Résolution 2746 du Conseil de sécurité des Nations-unies. La MONUSCO joue au qui perd gagne. Ce qui est inadmissible.
Trois sérieuses inquiétudes à relever.
Primo. L’on doit se demander sur le pourquoi de l’inefficacité des forces de la MONUSCO. Cette question amène à une autre à la base de laquelle le gouvernement congolais avait demandé la fin de la Mission en RDC.
Sur ce point, la déclaration de la RSSG, Mme Bintou Keita reprise par le Secrétaire général des Nations-unies sur l’incapacité des casques bleus à affronter l’agresseur qui disposerait des équipements plus sophistiqués faisant foi, l’on doit se poser la question du miracle actuel des casques bleus jusqu’à coacher la SAMIDRC.
S’agit-il d’un endoctrinement idéologique reposant sur le non usage de la force et privilégiant la feuille de route de Luanda ?
Les experts de la RDC sur des questions de défense semblent oublier que dans l’espace sous occupation de l’armée rwandaise, on trouve une compagnie du contingent marocain avec QG à Kiwanja (Rutshuru)) et six (6) observateurs militaires marocains à Kitchanga (Masisi). Objectivement, la MONUSCO ne peut pas attaquer la RDF parce qu’elle a des casques bleus qui jouent au jeu de dame avec les éléments du M23.
Secundo. Ce qui est la raison de la venue de la Mission de la SADC (SAMIDRC) au Congo. On envoie au front de combat que des soldats aguerris. Comment expliquer qu’avant de combattre, la MONUSCO doit d’abord apprendre à la SAMIDRC comment manier les armes ? Ce qui est inconcevable. La SAMIDRC est venue combattre et non apprendre à combattre. L’on peut encore comprendre que confrontée au feu de l‘action, elle puisse chaque jour s’aguerrir avec les réalités des combats. Mais comment expliquer qu’avant même de commencer les combats, la SAMIDRC se fait se comporte comme des « recrues » de la MONUSCO ?
Tertio. On aura beau nier, nos sources révèlent en interne une lutte acharnée pour que le contingent indien remplace les Marocains dans les bases qu’ils occupent. On ne sera pas surpris d’un redéploiement des Indiens. Nos sources ajoutent qu’ils sont « très influents dans la Mission ; ils occupent des postes stratégiques dont le Central sector qui gère les affaires militaires dans la province du Nord-Kivu ». Les Indiens, la Rédaction centrale du journal Les Coulisses ne leur font pas confiance.
Que deviennent les unités des FARDC engagées au front ?
Logiquement, entre les FARDC et la SAMIDRC, laquelle de forces la MONUSCO doit-elle entraîner ? Autant de questions que les esprits avisés doivent se poser.
L’on ne se trompera pas de souligner qu’à l’heure actuelle et au regard de toutes les ratées au front, l’on a besoin de vraies opérations interarmées.
La question des opérations interarmées est cruciale et très importante, d’autant plus que les unités se doivent de former un bloc homogène pour le combat et, au besoin, être entraînées ensemble pour le combat. Or, il s’observe depuis la MONUSCO, les Force régionale de l’EAC et aujourd’hui la SAMIDRC, un déficit impardonnable de coordination des opérations entre les FARDC et leurs alliés.
Il est amplement établi que les FARDC, à l’instar de la multiplicité de commandement dans la zone opérationnelle, se trouvent confrontées au problème de coordination des opérations tant entre ses composantes qu’avec ses alliés.
Ce déficit découle du commandement matriciel qui fait que les partenaires soient en difficultés d’identifier la bonne personne avec qui coordonner les actions opérationnelles.
Il arrive même qu’une composante des unités FARDC au front ne reçoit les orientations ou ne coordonne ses activités qu’avec la Présidence de la République.
Antoine-Henri Jomini, dans son « Précis de l’art de la guerre » est formel quand il écrit : « Dans les guerres de cette nature (avec plusieurs alliés), l’essentiel est de choisir un chef d’armée à la fois politique et militaire ; de bien stipuler avec ses alliés la part que chacun doit prendre aux opérations ; enfin déterminer un point objectif qui soit en harmonie avec les intérêts communs ».
Dans une guerre comme celle d’agression contre la RDC, il est important de définir le rôle de chaque allié.
Parce qu’on doit déterminer clairement si on intervient comme auxiliaire ou comme partie principale pour nous soutenir.
Mais le « on » -là, c’est qui ? Là est le problème.
La RDC n’est pas un site touristique où des armées étrangères viendront se pavaner devant des millions de déplacés et tant de morts. Le Conseil supérieur de la défense doit ouvrir les yeux.
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Nicaise Kibel’Bel Oka