Terrorisme. Kampala secoué par deux attaques revendiquées par l’État islamiste (IS-CAP)

(Kampala. Explosion d’une bombe près de Central Police Station-CPS visant les installations de la police ougandaise. Photo tiers)

Kampala, mardi 17 novembre 2021 autour de 10 heures, deux attentats ont ciblé deux endroits stratégiques du pouvoir, à savoir le poste de police (CPS, Central Police Station ) et l’entrée du Parlement au croisement des rues où il y a certains ministères et une agence d’assurance couplée aux agences de voyage. Au total, 3 personnes tuées et une trentaine de blessés, des vitres soufflées. Aussitôt, l’État islamique a revendiqué les deux attaques dont la simultanéité ne fait aucun doute sur les intentions de l’ennemi. Il fallait frapper au cœur du pouvoir pour se faire respecter et prouver que l’ennemi, insaisissable, choisit

la cible, l’endroit et l’heure pour frapper sans demander l’avis du gouvernement. L’effet psychologique recherché a été atteint. Les médias américains ont vite trouvé la cause de ces attaques contre l’Ouganda, à savoir le soutien du président Kaguta Museveni, ami des Etats-Unis, à la politique américaine de lutte contre le terrorisme notamment à travers l’envoi des troupes UPDF en Somalie. Il aura naturellement des fonds pour lutter contre le terrorisme. Quant à la RDC, base et QG des ADF/MTM, rien du tout. Parce que sa population,  adoptant la thèse de la MONUSCO, croit naïvement que le terrorisme islamiste ne peut pas s’implanter sur le sol congolais. Incroyable, ces Congolais. Et ce, malgré les morts et les dégâts matériels visibles.

En deux mois, l’Ouganda est secoué par des attaques aux engins explosifs improvisés. D’abord dans un restaurant à Kawempe, puis dans un bus sur l’axe Kampala-Mpigi-Masaka. Bien avant, au mois de juillet 2021, l’ennemi a frappé fort dans la famille du général Wamala Katumba tuant sa fille Brenda Natango et son chauffeur Haruma Kayondo. Les investigations menées par les services d’intelligence de l’Ouganda ont fait état des liens existants entre ces attaques et les combattants de Madina at Tawheed Wal Muwahedeen (MTM), les moudjahidin de la ville sainte de Madina dont le QG est à Beni. Ils ont démantelé des cellules dormants et déjoué une dizaine d’attaques terroristes avec le concours de l’État-major Sukola I grâce à la mutualisation des expériences dans la traque des terroristes MTM. Il y a lieu de rappeler qu’en avril 2021 avant l’assassinat de l’imam Ali Amin, l’État-major Sukola I avait mis la main sur un groupe de combattants MTM dont Paluku Reagan, spécialiste en embuscades et Fabrice Kambale Kamuleta travaillant avec cheikh Kamusi et le commandant Amigo. Sur base des informations lui fournis sur des attentats à mener sur le sol ougandais, le général Peter Chirimwami les a conduits à Kampala. Grâce aux indications précises qu’ils ont fournies, un réseau de jihadistes MTM a été arrêté. Dans ce réseau, il y avait une dame congolaise de 23 ans, Sifa Masika informaticienne de l’État islamique, opérant entre le Kenya, l’Ouganda et la RDC.

Les services d’intelligence ont lancé un avis de recherche sur un certain Hussein Wahab Lugwana alias Masta Christopher Kinene, formé dans les arts martiaux dans le Ruwenzori. Il est en lien avec Al-Sunnah du Mozambique. Les terroristes Hamid Nsubuga (25ans) alias Young Midu, originaire de Pader est en fuite ainsi Isaac de la cellule terroriste qui avait planifié l’attaque lors de l’enterrement du lieutenant-général Lokech. De plus en plus, le réseau des soldats du califat s’active dans la zone étendue de la Province Afrique de l’État islamique (IS-CAP) grâce au mouvement incontrôlé de populations. Des liens sont établis avec al-Sunnah. Le gouvernement mozambicain a arrêté quelques ougandais sans pièces d’identité en provenance de l’est de la RDC parmi lesquels de nombreuse femmes.

Selon les sources des services ougandais de l’intelligence, les ADF/MTM sont financés par des sociétés pétrolières et des courtiers dans l’immobilier, par des agents résidents en Adique du Sud, au Kenya et en Ouganda.

A l’heure actuelle, on doit réfléchir sur le devenir des ADF/NALU qui ont bénéficié des amnisties en 2008 à la faveur de la reconnaissance par le président Museveni du « royaume » aux Bakonzo (Yira), sujets de king Charles Irimangoma Mumbere mais aussi sur tous ces démobilisés qui ne se sont pas intégrés à la vie civile et qui sont une main-d’œuvre bon marché pour L’État islamique en RDC, avec cet avantage que nombreux parmi eux ayant combattu dans la double rébellion des NALU et du RCD/K-ML. Ils peuvent être des employés civils utiles (sans être des musulmans) notamment dans le transport (motards, taxi), dans le renseignement (agents doubles, infiltrés), dans la finance (bradeurs de monnaie), dans la quincaillerie et les garages (pour la fabrication des bombes artisanale). Du pain sur la planche des services de renseignement. La région est en face de la nébuleuse qui agit comme un cancer métastasé.

Nicaise Kibel’Bel Oka

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