(Kinshasa, jeudi 13 octobre 2022. Lieutenant-général Christian Tshiwewe, Chef d’État-major général des FARDC, lors de la prise de fonction et de son serment).
Ne jamais trahir le Congo. Jurer de défendre l’intégrité du territoire national jusqu’au sacrifice suprême. La beauté du serment prononcé par le Chef d’État-major général des Forces armées de la RDC (FARDC) se trouve dans l’engagement pris solennellement devant la nation et le Commandant suprême de défendre la RDC jusqu’au sacrifice suprême. Cela s’entend deux choses, d’abord ne jamais trahir le serment et la nation et ne jamais fuir devant l’ennemi. Car ce qui est honteux pour un soldat, c’est le désordre qu’engendre la peur qui conduit à la fuite. La parade du jeudi 13 octobre 2022 au camp Kokolo à Kinshasa au cours de laquelle le Chef de l’État, Commandant suprême des FARDC remettait l’étendard de la défense de la nation au Chef d’État-major général, le Lieutenant-général Christian Tshiwewe, enferme la plus haute politesse par l’ordre, la discipline et l’engagement dans l’action. La parade avec l’uniformité des costumes exprime la force humaine même, disciplinée et raisonnable. Bref, l’engagement. Et pour un soldat, il doit penser son action. Cela aide à comprendre ce redoutable culte et le sacrifice suprême qui peut advenir. Vauvenargues enseignait que « le vice fomente la guerre, la vertu combat ». Ce spectacle militaire, même loin de l’ennemi, projette la rage sur de forces à vaincre : le Rwanda à travers le M23, les groupes armés locaux et étrangers ainsi que le terrorisme islamiste MTM. La tenue militaire ainsi que l’étendard agissent par la beauté d’abord sur ceux promus qui manœuvrent et défilent. La beauté du serment lié aux costumes d’apparat vise à redresser. L’engagement qui exclut la peur et la fuite. Jusqu’au sacrifice suprême.
Comment procéder ? Les défis sont immenses. A l’interne d’abord. Ils commencent par la lutte contre la fuite des documents officiels (secret défense) sur les réseaux sociaux. Sur base de l’éthique et déontologie du militaire. Des stratégies pour gagner la guerre de la communication par les FARDC. La re visitation des directives de planification générales et le moral de troupes en rationnalisant la gestion de différentes ressources mises à la disposition de l’armée. Mais ce qui doit le plus intéresser le commandement, c’est la compréhension de notre environnement. Toute stratégie est une force (le souligne Aristote) impliquant des effets de discrétion où des coalitions s’amorcent, des alliances se nouent et se dénouent au fil des intérêts. Impérativement tenir compte de certains paramètres qui définissent les rapports humains en termes d’intérêts. Notamment la dynamique des relations entre les individus qui fait que votre allié le plus constant peut aussi être votre pire ennemi. La stratégie indirecte consiste aussi à semer le doute et le désordre chez l’ennemi quand on ne réussit pas à l’infiltrer ou à le retourner pour lui faire accomplir les pires exactions à sa place. Selon Xavier Raufer, la bonne pratique est celle-ci : l’ennemi (pour l’instant) de mon ennemi (actuel) est un ami (temporaire). Avec cet ennemi, en théorie implacable, l’alliance d’intérêt mutuel est désirable. Elle est bien sûr limitée, réversible à tout instant, selon d’imprévisibles évolutions.
La RDC expérimente cette stratégie indirecte à travers les rébellions montées par le Rwanda et l’Ouganda depuis l’AFDL. Les deux pays soutenus par les grandes puissances. La chute de Bunagana dans une complicité rwando-ougandaise (opération de déception) en est un exemple frappant. Tout compte fait, aucun pays ne gagne la guerre avec des forces régionales et des forces internationales sur son sol. Pour protéger ses frontières et son peuple, on ne fait jamais la guerre avec les armes d’autrui. Plus rien. A vos ordres !
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Nicaise Kibel’Bel Oka