RDC. Patrick Youssef, Directeur régional Afrique CICR, visite l’Ituri et le Nord-Kivu

(Goma. En conférence de presse. Patrick Youssef et Yannick Buchli, chef des opérations CICR/RDC)

Quelle réponse donnée à la crise humanitaire complexe qui secoue la RDC singulièrement les deux provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu ? Le Comité international de la Croix Rouge (CICR) continue à répondre aux besoins des populations affectées par les conflits armés et d’autres situations de violence. Ce, en étroite coopération avec la Croix-Rouge de la RDC et la Fédération internationale des sociétés nationales de la Croix-Rouge. C’est ce qui explique la visite dans la région de Patrick Youssef, Directeur régional Afrique du CICR.

Sud du territoire d’Irumu. En juillet et août 2021, dans son volet d’assistance en besoins essentiels, le CICR a organisé, du 05 au 21 juillet, une distribution d’urgence en nourriture et biens de ménage pour 2 612 familles déplacées ainsi que des distributions de semences et rations de protection à 6 403 ménages résidents et familles d’accueil. A cause de déplacement de certaines personnes suite à divers incidents de sécurité, les opérations de distribution ont eu lieu dans plusieurs villes ou localités (Bunia, Bogoro, Soke et Gety, Munobi, Tsanda et Kinywamubaya). C’est la première distribution de cette ampleur depuis la reprise progressive de la présence du CICR sur le terrain dans le territoire d’Irumu.

Nord-Kivu, du 27 au 31 juillet 2021, le CICR a distribué l’assistance en besoins essentiels. 2 050 ménages déplacés ayant trouvé refuge dans les localités de Kalunguta et Kabasha ( territoire de Beni) ont reçu une aide financière du CICR par mobile money. Fuyant l’insécurité due à l’activisme des groupes armés dans certains villages du Nord-Kivu mais également de la province voisine de l’Ituri, ces familles se sont mises à l’abri et veulent s’y installer pour exercer des activités agricoles. Chaque ménage a, au total, reçu 120 dollars américains. Le but était de leur permettre de couvrir leurs besoins en biens essentiels de ménage et nourriture.

Dans le cadre de son programme de chirurgie de guerre déployé depuis 2012, pour le premier semestre 2021, plus ou moins 200 Blessés par armes ont été pris en charge dans les deux structures médicales de référence, notamment CBCA Bethesda (Ndosho) à Goma et l’Hôpital Général de Beni. Depuis 2018, le CICR déploie ce même programme chirurgical dans les Kivu à l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu (HPGRB), avec un site additionnel.

Après avoir finalisé, au mois de mars dernier, des travaux d’urgence de remplacement de 2 000 Km de vieux tuyaux en petite section par des plus grandes, dans le cadre d’un projet d’adduction d’eau à Goma ouest, le CICR a entamé depuis le 24 août dernier la formation des enquêteurs qui vont réaliser les études de base du projet.

En partenariat avec le gouvernement provincial du Nord-Kivu et la Banque Mondiale, le CICR avait organisé, les 26 et 27 janvier 2021, un atelier de réflexion et de restitution sur le système d’approvisionnement en eau potable dans les quartiers ouest de la ville de Goma. Les discussions, qui avaient réuni les différents acteurs du secteur de l’eau et les bailleurs de fonds, avaient porté sur les résultats des évaluations menées par le CICR et la Banque mondiale en 2020, notamment sur le montage technique et financier de ce projet d’adduction d’eau.

Une occasion pour le CICR d’explorer la possibilité d’un nouveau projet de grande envergure en faveur de plus de 300 000 habitants dans la partie ouest de la ville, connaissant une forte croissance démographique à la suite de conflits armés.

Depuis juillet dernier, le CICR facilite une prise en charge gratuite des femmes enceintes, enfants de 0 à 15 ans, victimes de violences sexuelles et personnes vulnérables au centre de santé de Singo. Le programme va continuer jusqu’en septembre 2021.

Au Nord-Kivu, les conflits et violences armés qui perdurent depuis plus de deux décennies continuent d’affliger les populations civiles. Les exactions perpétrées par les porteurs d’armes, restent répandues. Les civils sont blessés ou tués, déplacés, soumis à des violences sexuelles, recrutés de force et subissent la destruction de leurs biens. Parmi les zones les plus touchées, il y a notamment le territoire de Beni.

Marquée par l’escalade de la violence causée par des conflits fonciers pour le contrôle des ressources minières, des tensions intercommunautaires ainsi que des attaques récurrentes et activités menées par des groupes armés, l’Ituri est depuis 2017 confrontée à des problèmes de survie.

Parmi les zones les plus touchées : Djugu, Mahagi et Irumu. Cette situation s’est progressivement aggravée au sud de la province par des incursions d’hommes armés opérant notamment à partir du Nord-Kivu.

Pour rappel, en avril 2001 à la suite de l’assassinat de six de ses collaborateurs, le CICR avait suspendu plusieurs de ses activités en Ituri. Des réflexions ont conduit à l’ouverture d’une antenne à Bunia en 2010, devenue un bureau en 2014 et enfin une sous-délégation en 2016, restant actif en Ituri seulement dans le chef-lieu de province. Après une évaluation sécuritaire en 2020 et au vu de l’amplitude des conséquences humanitaires des conflits armés, une feuille de route opérationnelle a permis de reprendre d’abord une présence terrain dans le territoire d’Irumu (sud de Bunia) avant de reconsidérer reprendre une activité dans le territoire de Djugu ultérieurement.

Nicaise Kibel’Bel Oka

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