jeudi, décembre 12, 2024
Défense & Sécurité

RDC-Rwanda. Félix Tshisekedi est catégorique : « Le dialogue, c’est avec Kagame. Pas avec le M 23 « 

146views

(Le président Tshisekedi s’entretient avec le facilitateur Uhuru. Photo tiers).

Dialogue contre la fin de la guerre comme l’exigent les rebelles du M 23 ? Félix Tshisekedi est catégorique : « Pas question de discuter avec les marionnettes du Rwanda. Il faut dialoguer, si dialogue il y a, avec Kigali, leur parrain. » La RDC fait plus confiance à la feuille de route de Luanda qui définit la démarche de la paix par le dialogue entre Kinshasa et Kigali contrairement à celle de Nairobi qui parle du dialogue entre Kinshasa et les groupes armés. Un observateur intéressé de la région des Grands Lacs africains a déclaré à la Rédaction du journal Les Coulisses que de nombreux Chefs d’État africains appuient leur homologue Félix Tshisekedi sur cette voie du dialogue avec Kagame. Car, pensent-ils que si Kagame ouvrait son pays au dialogue, beaucoup de choses changeraient dans la région.

Pour de nombreux observateurs, emboîtant les pas au Chef de l’État congolais, dialoguer avec ceux qui se présentent comme rebelles du M 23 afin de les déverser dans les institutions comme par le passé, c’est offrir sur un plateau d’or et à moindres coûts la RDC à ses ennemis pour réaliser leur projet de balkanisation. On connaît la stratégie maintes fois répétée de Kagame. Chaque fois qu’il le veut (durée de trois à cinq années), il crée une rébellion sur la victimisation des Tutsi, exige des négociations et obtient des amnisties pour eux. Une fois qu’ils sont déversés dans les institutions, il revient à la charge et crée une nouvelle rébellion qui déclare ne pas reconnaître ceux avec qui Kinshasa a négocié. Bizima, Ruberwa, Nkunda, Ntaganda, Makenga & Cie. Depuis 1996 (AFDL), Kigali a transformé Kinshasa en Sisyphe.

L’on comprend pourquoi la correspondance du 5 juillet 2023 du gouverneur du Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima Kongba a provoqué de l’agitation au sein des rebelles du M 23 qui ont directement réagi par un communiqué de menace de reprise de la guerre si Kinshasa continue à les ignorer. Faut-il craindre le pourrissement de la situation ?

Un cessez-le-feu doit obligatoirement être accompagné d’un désengagement. C’est ce que les deux feuilles de route de Nairobi et de Luanda ont convenu. Un cessez-le-feu militaire est exploité à deux niveaux. D’abord, l’horizon politique qui débouche sur une paix durable. Ensuite, par défaut du premier, l’horizon militaire (stratégique) qui fait que les protagonistes se préparent à la reprise des affrontements. Aucun désengagement de la part des éléments armés de la RDF/M 23 n’est observé. Le désengagement annoncé n’a été qu’un trompe-l’œil. Les rebelles continuent à faire des patrouilles et à placer des barrières.

Dans les endroits où la présence rwandaise n’est plus visible, l’on observe la présence des hybrides en civils. La construction réelle d’un cessez-le-feu n’existe pas pour l’instant. Le Rwanda maintient sa présence sur le sol congolais. Toute la stratégie militaire de Paul Kagame repose sur une pression militaire avec menace de prendre Goma pour obtenir un dialogue.

Toute guerre est un fardeau pour les pays engagés. Le dialogue demandé et conditionné par la fin de la guerre permet au Rwanda d’amortir l’ardoise de la guerre qui lui pèse sérieusement et d’arrêter de sacrifier certains de ses soldats sur le sol congolais.

Sauf de souffrir de cécité politique, les armes lourdes utilisées au front n’appartiennent pas aux rebelles du M 23.

Selon une source fiable, les effectifs actuels du M 23 s’élèvent à 5 mille combattants dont près de la moitié constituée des Forces spéciales rwandaises. Il suffit de plus de pressions sur Paul Kagame pour que les obstacles contre la paix à l’est de la RDC soient surmontés et que le M 23 disparaisse naturellement. Déjà Kampala a compris que l’occupation de la cité frontalière de Bunagana profite en terme des recettes douanières à Kigali. Seules la diplomatie politique et la pression militaire des FARDC et alliés feront respecter la RDC. Mais la pression diplomatique ne vaut pas grand ’chose s’il n’y a pas de pression militaire.

Nous vous donnons la vraie information et nous en payons le prix. Soutenez-nous. Votre contribution financière est attendue. Contact utile : +243 998 190 250 et/ou +243 824 244 844

Nicaise Kibel’Bel Oka

 

 

Leave a Response