RDC. Trois gros poissons infiltrés collaborateurs du M23/AFC dans le filet du Renseignement militaire
(Trois infiltrés collaborateurs du M23/AFC dont la Commissaire supérieure principale Françoise Munyarugerero. Photo SCIFA)
Ils sont trois. Trois infiltrés collaborateurs des terroristes du M23 tombés dans le filet de la Détection militaire des activités anti-patrie, en sigle DEMIAP. Ils ont été arrêtés le 9 novembre 2024 à Lubumbashi où ils planifiaient les activités subversives contre la nation et aussitôt transférés à Kinshasa pour être entendus.
Il s’agit de la Commissaire supérieure principale Françoise Munyarugerero, Directrice nationale adjointe de la Protection civile à la Police nationale congolaise, Emmanuel Zungise wa Kangura, Directeur général de l’entreprise Tukenga dont le siège est à cheval entre Goma et Gisenyi et de Lenga Gana Pacôme, ancien Directeur a.i. de la REGIDESO Haut Katanga. Des cadres et pas de moindre qui inspirent respect.
La Commissaire supérieure principale Munyarugerero Françoise est partie de Kinshasa avec une autorisation de la Maison Militaire pour rejoindre les deux autres infiltrés avec une feuille de route de la Police nationale congolaise et une note de congé statutaire signées en bonne et due forme. Sur elle, les services ont trouvé des documents subversifs compromettants contre la nation.
Les trois infiltrés et collaborateurs du Rwanda ont été présentés à la presse le 15 novembre 2024 à Kinshasa par le général-major Sylvain Ekenge, Porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Selon le général-major Sylvain Ekenge, Porte-parole des FARDC : « La nommée Françoise Munyarugerero n’est pas à son premier forfait. En son temps, elle avait été interpellée à Goma pour détention des documents compromettants puis relâchée. Comme qui dit : « Chassez le naturel, il revient au galop ».
Emmanuel Nzungire wa Kagara, lui, avait traversé la frontière zambienne pour gagner Lubumbashi. Il disposait de deux passeports, un passeport rwandais qu’il a laissé dans ses bagages en Zambie et un autre congolais qui l’a aidé à entrer sur le sol congolais. Emmanuel Nzungire wa Kagara est un membre très influent de l’Association ISSÔKO, une Asbl de la communauté Tutsi du Nord-Kivu dont Edouard Mwangachuchu fut président. Cette association, très recroquevillée sur elle-même, punit sévèrement tout Mututsi qui n’adhère pas à leur idéologie notamment dans l’appui au M23. Emmanuel Nzungire wa Kagara est parmi les soutiens financiers de l’association ISSÔKO qui accorde des bourses d’études à des jeunes qui acceptent de renforcer le M23, une fois la formation terminée.
Quant à sieur Pacôme Lenga Gana, ancien directeur de la REGIDESO au Haut-Katanga, l’on croit savoir qu’il servait de cadre d’accueil pour les nouvelles recrues et les membres du M23. Selon le général-major Sylvain Ekenge : « La rencontre de trois infiltrés collaborateurs du M23/AFC s’inscrit dans le cadre de la planification des activités de l’AFC de Corneille Nangaa dans le Grand Katanga. Ces activités pourraient aller du recrutement, la prise en charge des membres et la création des cellules dormantes et actives de l’AFC/M23 à travers des réunions clandestines contre la nation ».
En attendant l’issue de l’enquête au niveau des services spécialisés pour dénicher le réseau à l’interne et les connexions extérieures, il y a lieu de féliciter les services pour ce coup de filet réussi sur trois gros poissons et de leur apporter tout le soutien afin de mettre hors d’état de nuire les conspirateurs, agents doubles et infiltrés au service de l’ennemi.
Le rôle néfaste que joue la Police nationale congolaise du Nord-Kivu depuis des lustres a été décrite dans l’ouvrage de Nicaise Kibel’Bel Oka « Les rébellions rwandaises au Kivu. Une stratégie de la balkanisation du Congo », Éditions Scribe, Bruxelles, mai 2024.
L’on comprend aisément que le Rwanda ne baisse pas les bras dans ses objectifs de la balkanisation de la RDC. Il procède par des infiltrations des services et des institutions étatiques de la RDC. L’arrestation de ces trois collaborateurs internes et extérieurs remet sur la table la problématique de la double nationalité congolaise disputée avec celle rwandaise que détiennent certains Rwandophones.
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