Les Coulisses RDC Plus profond que les Grands lacs
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(Bill Clinton reçu à Kigali par Paul Kagame. Chassez le naturel… Archives. Photo tiers).
Le jour où la République démocratique du Congo, dans son agir libre et son indépendance, cessera d’être le réservoir de matières premières de la coalition atlantique ou du marché commun … ce jour-là, les Congolais et l’Afrique pourront respirer le bien-être et le développement. L’indépendance n’est pas un cadeau. On l’arrache au prix du sang.
Dans la chronique du professeur Voto « Le plan Clinton pour balkaniser le Congo n’a pas marché, 30 ans après », la relation qu’il établit entre la Conférence de Berlin, la Belgique de Léopold II, le Rwanda de Paul Kagame et les États-Unis de Clinton sur la base de ce qui s’est passé et ce qui se passe encore aujourd’hui 30 ans après dans la région des Grands Lacs africains singulièrement sur la RDC, ressemble à des béatitudes douloureuses.
Hier, l’attitude des Belges à la veille de l’indépendance du Congo et des Américains sur les richesses minières du Congo. Aujourd’hui, les États-Unis, Paul Kagame et les minerais stratégiques du Congo. L’histoire, éternellement recommencement, se lit encore au présent 30 ans après le génocide rwandais.
En 1959, écrit Luc Mosheje : « Dès qu’il fut question, au Congo, de l‘indépendance, les principaux actionnaires de l’Union Minière du Haut Katanga, la Société générale de Belgique, la « Tanganyika Concessions », ont transféré de gros paquets d’actions aux mains d’Américains. Cette opération leur permettait de solidariser des intérêts financiers américains ».
Comme Paul Kagame aujourd’hui, Léopold II hier était dans les bonnes grâces des Américains qui tenaient, à n’importe quel prix, à garder une mainmise sur les richesses naturelles du Congo. Comme Paul Kagame aujourd’hui, Léopold II n’était qu’un courtier dans un commerce bâti sur du sang des Congolais.
Le professeur Voto compare, à juste titre, le Rwanda et la Belgique, dans leur étroitesse et les services à rendre aux Américains. La petite Belgique et le petit Rwanda, deux États jumeaux, l’un au cœur de l’Europe et l’autre à 8 mille kilomètres dans les Grands Lacs africains. L’un avec ses deux communautés Wallons et Flamands qui se font la guerre. L’autre avec ses Hutu et Tutsi qui se livrent de guerres d’épuration. Deux pays qui se sont construits sur du sang des Congolais avec les richesses pillées du Congo.
Le plan de de l’administration Clinton qui a soutenu et encouragé les Rwandais à s’entretuer visait au final la balkanisation du Congo. Il vise toujours la balkanisation du Congo. Seulement, le monde des prédateurs occidentaux fait face à la résilience de tout un peuple qui n’a pas fini de compter des populations déplacées et pleurer ses morts dépassant la barre de 10 millions.
Fort de cette détermination à défendre la terre des ancêtres, de cette résilience, le professeur Voto conclut que le plan de Clinton, voué à l’échec, a déjà échoué. Il ne reste qu’à faire le deuil d’une stratégie cynique de la course aux minerais stratégiques sur des cadavres des Congolais.
Dès qu’éclata à Léopoldville le coup de tonnerre du 4 janvier 1959, les financiers et les hommes politiques américains comme Ganshof van der Meersch, David Rockefeller, vice-président de Chase-Bank se jetèrent sur le Congo comme de vrais charognards. L’histoire, tout en n’étant pas un fleuve tranquille, reste toujours un éternel recommencement.
Peuple congolais, 30 ans, ça suffit. Ne vous laissez pas voler votre espérance.
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Mathias Ikem
