RDC/Beni. La symbolique de l’attentat de la Noël est un message des soldats du califat (ADF/MTM)
«Leurs bombardements aveugles n’atteignent même pas nos poules. Ils (FARDC et UPDF) brûlent la forêt, détruisent les arbres croyant nous atteindre. Nous, nous détruisons des vies humaines. Selon la volonté d’Allah. » Le kamikaze qui a fait sauter sa ceinture d’explosifs le samedi 25 décembre 2021 au restaurant-bar In Box dans la ville de Beni a agi selon la volonté d’Allah, à en croire un message intercepté émanant d’un combattant MTM. Il répondait aux bombardements de leurs positions dans les profondeurs de la forêt. Il fallait s’y attendre après le lancement de l’offensive conjointe FARDC-UPDF. Les bombardements et l’artillerie lourde ont déstabilisé les soldats du califat et les ont condamnés à l’errance et à la débandade. Il faudrait s’attende à d’autres actes terroristes. En RDC comme en Ouganda. La guerre contre le terrorisme islamiste obéit à des principes de réciprocité selon la formule consacrée : « Vous tuez un de nos combattants, nous le vengeons sur des civils et nous recrutons trois pour remplacer le combattant tué. » C’est la loi du Talion. Cette logique a été expérimentée maintes fois notamment avec le massacre de Mbelu/Rwangoma. Le massacre de Mbelu/Rwangoma a été une réplique, la vengeance sur les pertes subies par les moudjahidines de la ville sainte de Madina (MTM ) lors des affrontements qui ont permis aux hommes du général Marcel Mbangu de conquérir Kambi ya Miba (opération Garlic) et de découvrir pour la première fois des bunkers des ADF/MTM. Les ADF/MTM ont une cellule dormante opérationnelle dans les agglomérations. Sa mission est de venger les pertes subies. Cette unité spéciale (IGD) cible les populations civiles aussitôt qu’elle reçoit la consigne pour venger les pertes leur infligées lors des combats. Cette unité constituée des kamikazes campe discrètement dans la population. La lecture du front obéit aussi à cet impératif. La courbe (ascendante et/ou descendante) des massacres obéit à la même logique. Lorsqu’il y a des offensives musclées des FARDC, le nombre de massacres augmente. Lorsqu’il y a accalmie au front, un calme précaire est observé au sein de la population. L’on peut s’en rendre compte facilement sans être nécessairement « expert » militaire. Le semestre 1 de Sukola I sous le commandement du duo Bauma-Mundos, il y a eu moins de massacres. L’ennemi, fuyant les bombardements, était dispersé. Certains combattants ADF/MTM ont gagné des familles d’accueil, d’autres ont rejoint Mwalika, d’autres encore ont pris l’itinéraire de Boga-Tchiabi (Ituri) avec leurs dépendants. Outre ceux qui ont traversé la frontière à l’instar de Jamil Mukulu, d’autres enfin se sont réfugiés dans des bunkers laissant les otages se débrouiller. Ils ont mis trois mois pour se reconstituer, se réorganiser avant de chercher à reconquérir les anciens bastions perdus. Durant la période du général Mundos, les ADF/MTM ont simplement réadapté leur stratégie en ramenant la guerre dans les agglomérations afin de pousser les FARDC à dégarnir les positions de la forêt. A la relève du général Akili Mundos par le général Marcel Mbangu, les ADF/MTM ont dû observer une trêve durant laquelle ils n’ont pas attaqué les populations civiles. Lorsque le général Mbangu a repris les offensives, les massacres ont repris. A chaque grande offensive correspondent des massacres de la population. Cette lecture des massacres a échappé à l’intelligence de ceux qui ont écrit le fameux rapport Yotama. L’analyse du front obéit toujours à des contingences au regard de l’évolution des opérations et des pertes enregistrées. La guerre asymétrique est avant tout psychologique, basée sur la terreur : « Ne nous affligeons pas de la mort des soi-disant civils. Est-il licite (halal) pour eux de tuer nos enfants et illicite (haram) pour que nous les tuions ? » Les opérations suicidaires sont là pour combler le déficit en armes conventionnelles. La symbolique de l’acte terroriste du 25 décembre 2021 comme celui de la bombe dans l’église de Butsili est un message clair envoyé aux Kafri : « Il n’y a de Dieu qu’Allah et Muhammad est son Prophète »
Des messages de compassion dont certains « véritables larmes de crocodile » ont été envoyés. Chassez le naturel, il revient au galop. Vinrent des réactions de ceux qui sont nés et ont grandi dans la négation de l’existence des MTM, enlevant toute compassion et faisant douter de la sincérité de messages de leurs leaders. Vacances parlementaires : « Chers collègues, quittons les groupes armés !» Quittez l’exil doré à Kinshasa. Présence sur terrain vaut plus que de l’or. Surtout quand on sait que de nombreux jeunes furent recrutés dans les groupes armés, béquilles desADF/ MTM, à la simple présentation de la photo du leader.
La Rédaction/Les Coulisses