RDC/Coup d’état. Christian Malanga, un « héros » malheureux tombé dans le piège de la légèreté !

(Palais de la nation. Christian Malanga, l’infortuné « héros » malheureux, avant de signer l’acte de son décès. Photo tiers).

Il a été neutralisé au Palais de la nation dimanche 19 mai 2024. Lui Christian Malanga (41 ans), l’homme qui voulait restaurer le Zaïre de Mobutu. Tout en ce tragi-comédie sonne faux sauf une réalité : Christian Malanga a été définitivement neutralisé le dimanche de la Pentecôte.

Le récit tel que livré au public présente des distorsions inacceptables (dystasie et linéarité troublée) au point que la séquence entière se déroule sur le mode de déception. La séquence s’intercale entre l’arrivée du héros à la Gombe comme un cheveu dans la soupe et les deux affrontements chez Vital Kamerhe et au Palais de la nation qui disqualifient le héros. Cette séquence rend moins intelligente l’action et idiots les personnages.

1° Attaque de la résidence de Vital Kamerhe. Objectif avoué, tuer Kamerhe comme spéculent certains. L’on se rend compte que l’attaque de la résidence est inachevée puisque les assaillants choisissent de se délocaliser pour un lieu vraisemblablement plus sécurisé que chez Kamerhe. Le couple Kamerhe est sauvée miraculeusement (croit-on, grâce au chapelet qu’il porte désormais). Question. En quoi Vital Kamerhe est-il une cible qui affecterait les institutions de la République plus que le Président Tshisekedi ?

Assassiner Félix Tshisekedi reviendrait à redéfinir l’ordre constitutionnel de la RDC (il n’a toujours pas de répondant en cas de vacances, faute d’un président au sénat). Par contre, la mort fut-elle brutale de Vital Kamerhe impliquerait juste un deuil (national) de quelques jours.

2° Le Palais de la nation. Contrairement à l’idée répandue, le Palais de la nation n’est pas aussi sécurisé qu’on le croit sauf quand le Chef de l’État y travaille. C’est un raccourci pour de nombreuses personnes qui font la ville. Il suffit de passer par là la nuit pour s’en rendre compte. N’importe qui, quand il a de la volonté, peut se permettre de faire le salongo.

La théâtralisation de la prise de ce symbole n’obéit à aucun objectif valable. La réception aurait été (mieux) consommable si les assaillants avaient débuté leur attaque par ce symbole pour échouer à la résidence de Kamerhe. L’inverse rend le récit indigeste.

La structure du message même qui devait sous-tendre le coup d’état est inaudible : chasser la racaille et restaurer le Zaïre (qui n’était pas une démocratie) pour quelqu’un qui est né en 1983 au moment où le régime Mobutu était décrié. La preuve ? L’exil de toute sa famille.

Les contraintes logiques et logistiques qui conditionnent un coup d’état n’ont pas été respectées rendant l’opération inintelligible. Aucun moyen de protection efficace (plan B) au cas où l’opération viendrait à échouer. On a l’impression que l’infortuné « héros » malheureux a été pris au dépourvu.

Et c’est là que se trouve le piège. Piéger, c’est agir en sorte que l’adversaire fasse ce qu’il ne devrait pas (jamais) faire sauf à se croire à une soirée dansante. Un coup d’état auquel prend part le fils du « héros » sans même un gilet par balle ressemble plus à un jeu de vilains.

Et le piège se développe en trois temps : d’abord une tromperie. Ensuite une faute de duperie puisque la tromperie a réussi et enfin l’assassinat d’un héros trompé.

Comme on peut le constater, l’élément moteur de la faute aura été l’aveuglement doublé de naïveté du « héros » qui se traduit par la présence de Marcel Malanga (23ans), fils du héros malchanceux sur le lieu du crime.

De l’avis de certains compatriotes contactés par la Rédaction du journal Les Coulisses, Christian Malanga est décrit comme une personne dont l’aventure est élevée au rang de la paranoïa. Carnet d’adresses fourni, toutes les portes lui étaient ouvertes (grâce à son aura), même s’il n’avait rien de consistant dans ce qu’il rêvait pour la RDC. Ce fut un gentleman désenchanté qui, pour se consoler, se faisait passer expert comme un matamore dans tous les domaines (homme d’affaire, général tacticien, homme politique, assureur politique, populiste charmeur et voyageur à travers le monde jusqu’en Russie). Il possédait tous les attributs de séduction rarement trouvés dans l’ADN d’un originaire du Kwilu.

Film de fiction ? Que non, puisqu’au-delà des images filmées par l’infortuné « héros » et balancées sur les réseaux sociaux, il y a eu mort d’hommes dont lui-même.

L’histoire des hommes n’a pas nécessairement besoin d’héros (même pas de Don Quichotte). Malheureusement, le crime parfait n’existe pas autrement le film de Christian Malanga serait très parfait jusque dans sa reconstitution. Le secret de ce crime ne sera jamais levé pour ne pas lui permettre d’être parfait.

Christian Malanga, c’est une aventure pleine d’imperfection, une vie irréaliste livré à un destin cruel : mort par bêtise humaine comme Kapwepwe bien connu des Kinois.

Adieu Christian Malanga. Que le Seigneur accueille ton âme.

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Nicaise Kibel’Bel Oka

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