(Goma, 9 mai 2023. Le Lt-gén et gouverneur militaire Constant Ndima Kongba. Photo Les Coulisses)
« L’état de siège n’est pas une première initiative. Il est légal car la Constitution stipule : Quand une partie du pays est menacée… Le Nord-Kivu et l’Ituri répondent à cette réalité. Le souci du Chef de l’État a toujours été de ramener la paix dans cette patrie du pays. Ce n’est pas facile puisque les groupes armés locaux (officiellement créés pour protéger leurs terres) sont liés aux communautés ethniques et opèrent chez eux ». C’est à son cabinet de travail que le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima Kongba a reçu le journaliste Kibel’Bel Oka pour faire le tour de cette situation exceptionnelle. Pour le gouverneur militaire du Nord-Kivu, tout était bien parti pour donner la paix aux populations du Nord-Kivu. En témoigne le nombre important des jeunes gens qui ont répondu à l’appel du Chef de l’État ou qui s’étaient rendus sous la pression militaire. Près de 5 mille à Mubambiro, 2600 jeunes gens à Rumangabo, de nombreux rendus à Kalunguta et Mangango. Naturellement le processus P-DRRCS a connu du retard. L’idée du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi est restée la même, à savoir « L’état
de siège a été institué dans les deux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri pour éradiquer tous les phénomènes à la base de l’insécurité, restaurer l’autorité de l’État afin de soulager la population. Les avancées positives ont été stoppées net par le Rwanda qui a ressuscité le M 23 dès décembre 2021 avec des armes sophistiquées. Son objectif est clair : déstabiliser la RDC à partir de l’est, piller nos ressources, créer le désarroi dans la population à travers un état d’errance et de précarité. » L’état de siège a abattu un travail remarquable dans certains domaines notamment sur le plan sanitaire, le plan de l’administration, de la voirie urbaine et du développement. Constant Ndima Kongba appelle les Congolais à ne pas se tromper de cible et à ne pas se fier à la manipulation : « Sur les FDLR, par exemple, la communauté internationale a été manipulée. Or, c’est la RDC qui en pâtit plus que le Rwanda. Destruction de la faune et de la flore, viol et kidnapping. Plus de trois millions de déplacés internes. C’est une catastrophe humanitaire imposée à notre pays. Il aura fallu que le président Paul Kagame déclare clairement ses objectifs au Congo pour que les sceptiques comprennent. Evidemment il nous revient de mener cette offensive médiatico-diplomatique qui a abouti au pont aérien de l’Union européenne et autres personnes de bonne volonté. Nous les remercions bien que cette aide humanitaire ne soit qu’une goutte d’eau dans l’océan. La population a besoin de la paix et de vaquer à ses occupations » La réactivation du M 23 par le régime de Kigali est une preuve que la guerre est venue du Rwanda vers la RDC. Sur son chemin, elle a rencontré des jeunes patriotes (Wazalendo) qui doivent se défendre et défendent leur terre. Le gouverneur militaire du Nord-Kivu reconnaît des points négatifs notamment : « L’état de siège n’a pas éradiqué les groupes armés locaux enracinés durant des années. La majorité de notre population n’a pas compris les restrictions de l’état de siège qui sont constitutionnelles. Les manipulateurs s’attaquent à l’état de siège jusqu’à nous coller les spoliations des terrains, un sport qui date depuis des années dans cette province. » Il les met sur cette guerre d’agression qui est venue freiner l‘élan de l’engagement du Chef de l’État à restaurer la paix à l’est du pays. Dans son attitude machiavélique, le président Kagame a mal digéré l’instauration de l’état de siège. Aussitôt que les travaux d’asphaltage de la route Bunagana-Rutshuru-Goma allaient débuter, le Rwanda a lancé la guerre contre notre pays. Les minerais congolais qui traversaient illicitement au vu et au su de tout le monde à la grande barrière pour le Rwanda ne pouvaient plus. La guerre du M 23 est une réponse contre l’état de siège qui a mis en mal les intérêts mafieux du Rwanda et de ses soutiens. A la question de savoir à quand la fin de l’état de siège, le lieutenant-général Constant Ndima Kongba, gouverneur militaire du Nord-Kivu ne va pas par quatre chemins : « Je suis militaire et j’obéis aux ordres. Le jour où le Commandant suprême me demande de partir, je m’exécute. Je suis en service commandé. Naturellement, mon souhait est de remplir convenablement la mission me confiée par la hiérarchie. Je le fais avec abnégation parce que cela fait partie de mon serment pour la nation ». L’on peut tout dire, l’état de siège a réussi quelque chose de très important au Nord-Kivu. Il a permis à restaurer l’équilibre communautaire. On n’entend plus les petites querelles meurtrières entre les communautés comme avant. C’est dans l’équilibre qu’on trouve l’harmonie des peuples. C’est un pari gagné, a conclu le gouverneur militaire Constant Ndima Kongba.
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Nicaise Kibel’Bel Oka
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