RDC/Présidentielle 2023. Le rêve de Katumbi de diriger le Congo se brise aux portes de Kinshasa
(Kinshasa. Moïse Katumbi se dirige vers la place sainte Thérèse pour son meeting. Photo tiers).
Samedi 9 décembre 2023. Kinshasa vibre à son rythme habituel. Moïse Katumbi arrive et se confond dans la foule depuis l’aéroport de Ndjili jusqu’à la place sainte Thérèse pour tenir son meeting. Embouteillage habituel, la circulation n’est pas perturbée. Circulez, il n’y a rien.
Le passionné de football a choisi curieusement un simple terrain qui ne peut pas contenir plus de 20 mille personnes. Mise en place terminée, Katumbi prend la parole, pose des questions au public dans un lingala approximatif. Le public des curieux s’étonne.
« C’est lui Moïse Katumbi », se demande un curieux. Oui, lui répond son voisin occasionnel. Il enchaîne : « La CENI l’a validé ? ». Son voisin précise : « Tu parles de la CENI ? La Cour constitutionnelle, famille ». Il conclut simplement : « On aura tout vu dans ce pays » avant de quitter la place sainte Thérèse.
Pourquoi Moïse Katumbi a choisi la place sainte Thérèse ? La réponse est sans appel : « Soso aliaka eloko ekoki na mongongo na ye. » Fally Ipupa illustre bien ce choix du réalisme : « Ndeke asenga loso, asenga avion te ». Bref, l’équipe de campagne de Katumbi avait la température de la ville de Kinshasa et a opté sagement pour Ndjili pour ne pas se faire ridiculiser davantage. Impopulaire à Kinshasa, le candidat Katumbi ne pouvait remplir un stade, fut-il tata Raphaël. C’était un choix judicieux à la dimension du candidat.
Katumbi annonce des mesures phares si jamais il n’était élu notamment faire de Kinshasa la ville la plus belle ville d’Afrique. Manque de vision. Les Kinois savent que Kinshasa est saturée et qu’il est impossible de transformer une vieille ville de 13 millions d’habitants en miroir d’Afrique. Il faut simplement construire une autre ville.
Deuxième mesure qui lui colle au pied comme un boulet, la place de la « première dame ». Sans qu’on le lui demande, Katumbi déclare qu’il va supprimer le bureau de la première dame. Là, il se trahit. Il ne connaît pas le peuple congolais qui s’accroche à la première dame. Il annonce qu’il va s’attaquer à la lutte contre la corruption sans dire ce qu’il avait fait lorsqu’il a dirigé la riche province du Katanga pendant 9 années. Sans dire pourquoi Joseph Kabila, parlant de lui, avait utilisé l’image de Judas.
Dans le désespoir de cause, le candidat Katumbi lance « voter pour moi car Dieu m’a donné mission de sauver ce pays ». Pouah. Les anges du ciel descendront pour bourrer les urnes pour lui. N’est-ce pas lui, dans le film Katanga Business, déclarait que Dieu avait envoyé deux personnes pour sauver la RDC, Joseph (Kabila) et Moïse (Katumbi) ?
Une autre bourde au nom de Dieu. De quel Dieu parle-t-il ? s’interroge un autre curieux. A ce jour, en RDC, le peuple implore Simon Kimbangu et Patrice Lumumba. Le peuple se rappelle Laurent-Désiré Kabila qui nous a demandé de « Ne jamais trahir le Congo » et de rester éveiller face au régime de Paul Kagame qui veut appliquer le plan de la balkanisation de notre pays.
Naturellement, de l’agresseur rwandais et de sa marionnette du M23, des populations déplacées du Kivu, aucun mot.
Comme si la RDC ne vivait pas l’agression-occupation d’une partie de son territoire. Le candidat Katumbi a vu son rêve de diriger un jour la RDC, même par miracle, s’envoler en fumée. Il fallait s’y attendre. Le candidat Katumbi a déçu les curieux venus l’écouter. Bendele ekweya té.
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Stanislas Petenge, correspondant occasionnel
