RDC. Corneille Nangaa pour remplacer Bertrand Bisimwa à la tête de la branche politique du M23 ?
(Nairobi. Corneille Nangaa, entouré d’Éric et de Bisimwa, annonce Alliance Fleuve Congo –AFC. Photo tiers).
Secret de polichinelle. Corneille Nangaa renforce le M23 sur demande de Kigali qui trouve Bertrand Bisimwa démodé. C’est cela la loi de l’alternance « made in Kagame ». Il faut donner à l’agression rwandaise une coloration très congolaise. Objectif : permettre le dialogue pour intégrer les éléments du M23 dans les institutions de la république. L’ardoise de la guerre pèse lourdement pour Kigali. Tout le monde le savait.
D’autre part, le Kenya saisit la balle au bon pour se venger de la honte que la RDC vient d’infliger à son contingent chassé comme des pestiférés. Pour une armée, cela affecte le moral des troupes. Tous les ingrédients étaient réunis pour annoncer ce qui n’est, en réalité que du déjà vécu et connu. Aux jérémiades pour le dialogue et une transition (sans élection) et à la détermination du gouvernement d’organiser les élections, l’on s’est rendu à l’évidence.
Le changement qu’ils voulaient à la tête du pays et tel qu’ils le voulaient est loin de s’opérer. L’homme qu’on attendait après avoir immolé le Prix Nobel de la paix 2018 est loin de faire l’unanimité dans la population congolaise. Tout calcul fait, le rêve que certains ont appelé « Changement au sommet de l’État » semble ne pas réussir. D’où le raccourci.
Corneille Nangaa, chrétien pratiquant du diocèse catholique de Wamba, venu de nulle part, né inoffensif, apparaît comme l’homme sacrifié sur l’autel de la mafia contre son pays, malgré lui. On lui fait porter des chaussures qui ne sont pas à la taille de ses pieds.
Trois faits à relever. D’abord, sa rébellion, il ne la fait pas dans sa province natale où on retrouve les maï-maï Simba. L’histoire un éternel recommencement comme Wamba dia Wamba, Émile Ilunga, Adolphe Onusumba, Jean-Marie Runiga.
Deuxième fait, dans la présentation du nouveau mouvement, aucun Tutsi (parce qu’ils n’ont que faire des déclarations politiques. Eux c’est la gâchette). Ce sont des faits.
Tertio, il recrute dans le grand Nord (le vétéran Lafontaine Kakule qui dit toujours combattre les Rwandais mais qui n’hésite pas à adhérer à leurs rébellions) et en Ituri (Lendu et Hema qui se combattent depuis trente ans). Les milices communautaires FRPI et Zaïre ne peuvent jamais coaliser même sur demande du Christ. Kasereka Ka-Bidon vient de démentir son appartenance à l’Alliance Fleuve Congo (AFC).
Tout ceci pour chasser Félix Tshisekedi du pouvoir ? De qui se moque-t-on ?
En réalité, c’est le plan de la balkanisation expérimenté dans un exercice d’essai et erreur malheureusement avec morts d’hommes et de nombreux déplacés.
Tout le monde le savait y compris leur soutien connu depuis la messe noire des opposants Félix Tshisekedi à Lubumbashi. Preuve ? Aucune condamnation de toute part même pas venant des princes de la paix. Le Congo est tombé trop bas.
Quelques compatriotes qui ne comprennent rien s’en prennent même à Félix Tshisekedi et Jean-Pierre Bemba de l’avoir dénoncé. Ne jamais trahir le Congo. Nyonso ezalaka théâtre té.
Vérité des urnes, adoubement d’un candidat suivi des prières de bénédiction qui s’apparentent à des incantations, crachat sur les travaux de la CENI … Enfin des candidats qui refusent catégoriquement de citer le Rwanda comme pays agresseur et sa rébellion du M23. Ne cherchez pas le sorcier. Corneille Nangaa comme ses prédécesseurs n’est qu’un instrument à usage unique de Kigali.
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Justin Honlay