RDC. Fauteuil présidentiel 2023-2028. Dieu aurait-il menti à la CENCO et à l’opposition congolaise ?
(Même théâtralisation. Moïse Katumbi filmé en pleine célébration eucharistique en son honneur. Photo tiers).
Kinshasa. Jeudi 28 décembre 2023. Deux faits marquants. D’abord, la déclaration de la MOE/CENCO-ECC, les deux jumelles œcuméniques dans la contestation : « la MOE CENCO-ECC, grâce au dispositif de comptage parallèle des voix qu’elle a mis en place, constate qu’un seul candidat s’est largement démarqué des autres avec plus de la moitié de suffrages à lui seul… »
Dans la nuit, le tableau des résultats de la CENI s’affiche : Candidat N°2O (9.539/316 voix, soit 76%), candidat N° 3 (2.078.305 voix, soit 10,57 %), candidat N° 21 (559.132 voix, soit 4,48 %). Les carottes sont cuites. Seulement, la CENCO-ECC n’appelle pas ni au calme, ni à la contestation par le recours aux Cours et tribunaux malgré toute la vérité des urnes.
Cathédrale Notre Dame du Congo. Moïse Katumbi est présenté comme l’homme de foi. Or, la foi n’a pas besoin du folklore pour être actée. Depuis, il est adoubé par tata cardinal Fridolin Ambongo. Partout où il passe, les évêques disent des messes pour lui. Lubumbashi, Kindu, Kasongo. Et même sans l’avoir vu. Partout, la scène est filmée où on voit des évêques poser leurs mains sur Katumbu Chapwe. A Kasongo, à Butembo, Kindu, Inongo, partout. Aussitôt balancée sur les réseaux sociaux. Eau bénite sur la tête, culte privé et personnel organisé pour son compte, abondante bénédiction. On se bouscule pour lui. Les évêques n’ont pas besoin des prêtres. Ils officient seuls. Ceux des évêques qui n’ont pas eu la (mal)chance de le bénir appellent le peuple de Dieu à voter pour le changement à la tête du pays. Jamais de mémoire de citoyen, on a vu cet engouement de notre Église qui semble avoir trouvé la pièce rare dans un homme. En homme de foi authentifiée par les princes de l’Église, Moïse est doux comme l’agneau. Il s’habille des chemises en pagne à l’effigie de la vierge Marie.
Théâtralisation de la foi de Moïse Katumbi, dans une sorte d’idolâtrie autorisée, filmée et balancée sur les réseaux sociaux. Comment des évêques peuvent tolérer ce qui s’apparente à la mécréance ?
On ne reconnaît plus nos bons bergers qui acceptent d’être filmés en pleine cérémonies avec un seul et même chrétien. Pourquoi filmer une communion avec le Christ ? On est loin du temps où le Christ pouvait chasser les gens avec la chicotte dans la maison de son Père.
Naturellement, Dieu s’est senti offusqué.
La plupart des opposants et candidats à la présidentielle de 2023 auraient été choisis par Dieu pour délivrer la RDC. Ils l’ont dit à haute voix : « J’ai été choisi par Dieu pour sauver ce pays. J’ai reçu une mission divine pour le Congo. Je suis le candidat de Dieu pour le Congo. C’est maintenant le temps de Dieu pour le Congo ».
Seulement, personne de tous ces candidats de l’opposition ni les parrains évêques catholiques n’a dit au peuple « Où et quand Dieu leur a parlé ». Le Dieu des opposants n’a pas choisi un seul d’entre eux pour lui confier cette divine mission mais plusieurs à la fois. Ça crée problème.
Dieu aurait-il menti aux opposants congolais ou simplement personne de tous ceux-là n’a rencontré Dieu ? Ne blasphémons pas.
Un homme de Dieu n’aura de légitimité de parler au nom de Dieu qu’après l’avoir rencontré dans le silence du désert intérieur.
Lorsqu’on a vraiment rencontré Dieu, il devient impossible de compromettre l’évangile et les préceptes de la révélation divine avec les positions politiques et idéologiques d’un monde qui se rebelle contre les lois de Dieu et de la nature (bénédiction et validation de l’homosexualité à une semaine de la naissance d’Emmanuel).
A quel moment, le contact avec Dieu a-t-il été rompu ?
La MOE CENCO-ECC est claire même si son narratif porte les germes de la déception, de la honte et de l’ambiguïté : Un seul candidat s’est largement démarqué des autres avec plus de la moitié de suffrages à lui seul.
Pourquoi le Dieu des armées n’a-t-il pas envoyé ses fantassins placer l’un de candidats (on ne sait lequel) sur la chaise présidentielle ? Parce que « Ce qui est écrit, est écrit », a répondu ponce Pilate aux Juifs.
Le silence est plus important que toute œuvre humaine. Car, il exprime Dieu. Nos pasteurs ont manqué l’humilité. Pour le cardinal Robert Sarah « Si la parole caractérise l’homme, c’est le silence qui le définit, parce que la parole ne prend de sens qu’en fonction du silence ».
Mépris, orgueil et autosatisfaction. Les princes de l’Église doivent arrêter de jouer aux prophéties hasardeuses au nom du Christ. Mieux encore, refuser de se faire filmer quand il s’agit de la communion d’un fidèle avec le Seigneur par leur truchement.
Quand les sages sont au bout de leur sagesse, il convient d’écouter les enfants. Qui dit mieux !
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Mathias Ikem