(Le Gén-Maj Bombele (FARDC, coordonnateur de la mutualisation) et son homologue ougandais Kahanja. Photo tiers)
La guerre contre un pays peut revêtir des formes différentes notamment la (dé)mobilisation de sa population. La démobilisation d’une partie de sa population repose sur la dialectique entre contrainte et consentement pour soutenir ou non l’effort de guerre et son armée.
Les réseaux sociaux ont été bien servis par une vidéo attribuée au porte-parole de l’armée ougandaise (Uganda People Défence Force-UPDF) qui discrédite les Forces armées de la RDC (FARDC) dans les opérations de mutualisation de force contre les islamistes MTM dans Beni et l’Ituri. Toute honte bue, le fameux porte-parole finit par demander le retrait des FARDC des opérations et leur remplacement par des forces étrangères. Fallait-il le croire ou pas ? Tout d’abord, est-il normal qu’un pays (fut-il bon cousin et voisin) se permette d’exiger le retrait d’une armée de son propre territoire pour lui laisser la place ? De deux, croire en cela c’est feindre d’oublier que les casques bleus (MONUSCO) sont un amalgame des armées étrangères (au moins une dizaine des pays) avec un bilan mitigé depuis près de 20 ans. Enfin, tous ceux qui suivent de près les opérations savent qu’au front, l’armée ougandaise est loin d’égaler les FARDC en endurance et en tactique de combat contre les islamistes MTM. L’UPDF a déployé une brigade formée de jeunes recrues sans expérience de la forêt. Seule son artillerie lourde avec des bombardements désordonnés et la réhabilitation des routes dans une guerre asymétrique la maintient encore sur le théâtre des opérations. Cette déclaration serait l’œuvre d’un compatriote expert en groupes armés et fossoyeur des FARDC. Il rejoint le rang des fossoyeurs de l’armée loyaliste qui discréditent l’armée lui attribuant les tueries depuis 2014. Le seul but des patriotes nostalgiques des rébellions et fossoyeurs des FARDC est d’appeler la population (surtout de l’est du pays) à se désolidariser de l’armée nationale et à la pousser (comme on le voit d’ailleurs) à demander son retrait. Les patriotes fossoyeurs convient la population dans le jeu de l’autoflagellation, profitant de cette guerre si longue et si consommatrice de vies humaines et de ressources du pays pour fragiliser davantage l’armée loyaliste. Toute guerre est une mise à l’épreuve de l’État à travers la montée de tension et de contestation des opposants et ex-rebelles au point de le rendre fragile. A supposer que la déclaration contre les FARDC venait des officiers de l’UPDF, faut-il vraiment s’en réjouir comme certains l’ont fait remettant sur la place publique des déclarations éhontées d’une époque, à la base du divorce entre la population et son armée ? Les patriotes fossoyeurs et partisans du discours ambigu de la ré-visitation de frontières coloniales sont nombreux, à la suite du président Museveni qui déclarait à la frontière de Mahagi en 2016 : « These borders are colonial borders. The people of Africa should work together to get rid of these borders and Unite- Les frontières qui nous séparent sont coloniales. Les peuples d’Afrique doivent apprendre à s’en débarrasser pour vivre dans l’unité. » Le Rwanda et l’Ouganda resteront nos voisins, même s’il leur arrivait de changer d’appellation. Il faut savoir les maîtriser et gérer leurs ambitions. A travers une armée professionnelle dissuasive, bien équipée et une diplomatie agissante.
Il faut continuer à mobiliser la population au front et à l’arrière pour accompagner les FARDC, la seule armée dont dispose la RDC, face aux convoitises de nos voisins proches et lointains et des patriotes fossoyeurs qui continuent de croire que la RDC est un bien commun de l’humanité contre le bien-être du peuple congolais.
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Nicaise Kibel’Bel Oka