RDC. État des lieux des opérations Sukola I et II : la menace reste perceptible malgré les efforts

(Beni. Visite d’inspection du front par l’État-major général des FARDC. Le ChefEmg Mbala, les gén. Constant Ndima et Cie a à l’écoute du gén. Mbangu. Archives Les Coulisses 2018)

La Rédaction centrale du journal Les Coulisses, dans sa mission d’informer et d’éduquer, passe en revue la situation sécuritaire de la province en cette première quinzaine de février 2022. Cet état de lieux tourne uniquement sur les aspects sécuritaires. Des affrontements FARDC-RDF (M23) se sont déroulés dans le territoire de Rutshuru notamment autour des localités de Tchanzu, Runyonyi et Rugari dans le versant du mont Karisimbi. Ces affrontements d’une rare violence ont duré plusieurs jours et ont fait des victimes de part et d’autre. Du côté de vaillants militaires FARDC, l’on a signalé la perte d’un colonel commandant bataillon. Par contre, du côté de l’ennemi, c’est le tristement célèbre colonel Richard

Bisamaza, commandant de la brigade de M23, qui a été tué au front. Repoussés, les soldats rwandais déguisés en M23 se seraient repliés et concentrés en gagnant la hauteur du versant rwandais du mont Sabinyo. La situation géographique du relief ne permet pas aux FARDC de les poursuivre dans leur retranchement. Les deux forces se regardent, l’une au sommet du mont, l’autre (les FARDC), au bas du mont. Parmi les explications fournies et analysées par notre Rédaction, l’on note à la base les intérêts économiques du Rwanda. En effet, le Rwanda, très inquiet du projet d’asphaltage des axes routiers Bunagana-Rutshuru-Goma et Kasindi-Beni, à cause du manque à gagner économique, surchauffe les résidus des ex-M23, les appuie par des forces spéciales pour attaquer la RDC par le territoire de Rutshuru. Les tentatives de prise de ces localités ont pour but de couper l’axe Goma-Rutshuru en tentant de prendre les FARDC par surprise à partir de Rumangabo. Dans sa stratégie militaire (opération de déception), le Rwanda tente à tout prix de faire échec aux opérations contre les FDLR. D’abord, jouant en deux temps, il a fait entrer des vagues de Rwandais vers le territoire de Masisi sous le fallacieux prétexte que ces Rwandais, opposés à la vaccination obligatoire, ont voulu par eux-mêmes trouver refuge dans le Masisi. Une analyse rigoureuse des éléments à la disposition de notre Rédaction indique que ces Rwandais étaient des infiltrés portant la casquette des fuyards. Cette opération d’infiltration préparée avec professionnalisme a vu des personnes se déferler même à Idjwi. Le plan concocté depuis le Rwanda vise (jusqu’à ce jour) à étrangler Goma pour d’éventuelles et éternelles négociations (en position de force) avec le gouvernement congolais. Mushake jouant le rôle de tête de pont, Masisi et Walikale devaient être pris en tenaille. Heureusement que les forces loyalistes ont pris la mesure des enjeux et ont réagi avec force et détermination pour repousser le danger.

Le 2ème aspect sécuritaire analysé par le journal Les Coulisses porte sur les opérations Sukola I mutualisées (Beni-Irumu). Sur le terrain, les bombardements se poursuivent. Les FARDC ont la maîtrise du terrain et se battent comme des Caterpillar dans cette forêt touffue. Aux bombardements de l’UPDF, les FARDC procèdent par l’infanterie pour nettoyer la zone. Chaque fois que les soldats du califat tentent de se regrouper, ils sont matraqués par les FARDC. Ce qui explique leur dispersion et des attaques sur des civils. Un autre point positif, c’est le nombre des jihadistes étrangers capturés depuis la mutualisation. Au regard des conditions difficiles d’accessibilité de certains lieux notamment pour le ravitaillement, le génie militaire de l’UPDF réhabilite les axes routiers Burasi-Boga-Tchiabi-Kaynama. Les FARDC occupent les axes nord. La MONUSCO se charge de l’axe Mandumbi-Mayimoya-Makumo. Ce qui manque aux FARDC, c’est la cinquième dimension, c’est-à-dire des drones et des hélicoptères de combat et de transport. Dans les deux zones analysées par notre Rédaction, il est fait état des groupes armés communautaires qui s’attaquent aux FARDC freinant ainsi la bonne marche des opérations. Dans le territoire de Rutshuru, le M23 fait de son mieux pour que les FARDC ne lancent pas des opérations offensives contre les FDLR. Dans le Grand Nord, au-delà de la demande répétée de certains notables d’armer les jeunes, les « patriotes » maï-maï servent des béquilles aux MTM. En Ituri, ce sont des milices communautaires qui se constituent en forces négatives. Dans tous les cas analysés par notre Rédaction, il ressort deux constats pour les FARDC. Primo, les FARDC se comportent en professionnels et maîtrisent le terrain. Toutefois, il se pose un sérieux problème de ravitaillement : « Comment ravitailler nos éléments au front en munitions, en eau potable et en vivres ? » A cette difficulté, il faut ajouter celle du renseignement. Jusqu’à ce jour, les FARDC utilisent le renseignement humain. Secundo, la menace de la balkanisation du pays est toujours d’actualité. Par conséquent, toute la nation doit soutenir son armée afin de lui donner les moyens de se battre. Halte à la distraction !

Nicaise Kibel’Bel Oka

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