RDC. Possible maintien de la Force EAC à la condition d’un redéploiement des services congolais à Bunagana
(Goma. L’état-major de la force régionale de la EAC. Photo tiers).
Bientôt le déploiement des services œuvrant à la frontière congolo-ougandaise de Bunagana. Au niveau provincial, partant de la correspondance N°N01/102/CAB/GP-NK/2023 du 5 juillet 2023 portant objet « Information sur la reprise imminente de vos services », les responsables provinciaux de sept services œuvrant à la frontière, à savoir la DGDA, l’OCC, l’ANR, PNHF, SQV, SQAH et la DGM ont appelé les agents à se préparer pour un éventuel redéploiement qui ne tarderait pas. Il sera question dans les jours qui viennent de « préparer les différents services congolais œuvrant à la frontière pour faire l’état des lieux de leurs bureaux sous l’égide de l’EAC avant de s’installer à nouveau », a déclaré une source fiable à notre Rédaction. Une autre source qui a requis l’anonymat a révélé à la Rédaction centrale du journal Les Coulisses que l’idée aurait été lancée lors du passage du VPM et ministre de la défense, Jean-Pierre Bemba Gombo exigeant du commandement de la Force de l’EAC d’éviter le comportement déshonorant du général Jeff Nyagah et de suivre la feuille de route de Luanda. Jean-Pierre Bemba s’est amené à la réunion avec la copie de la feuille de route de Luanda et a distribué les deux versions (anglais et français) dans la réunion avant de lire point par point. Ce, pour la bonne compréhension de tous et pour éviter des prétextes. Une autre source indépendante qui a confirmé l’information a déclaré au journal Les Coulisses : « Le déploiement des services congolais à la frontière de Bunagana est le test qui déterminera la survie de la Force EAC sur le sol congolais. Si les services sont déployés, alors le mandat de la Force régionale peut être prolongé. » Les marchandises devront être dédouanées sous le convoyage de la Force de l’EAC. La mission de l’EAC dépêchée sur le terrain évalue la situation sécuritaire depuis une semaine et rendra son rapport à qui de droit après le toilettage ce samedi 8 juillet 2023 à Goma.
Un analyste qui s’est prêté à nos questions fait remarquer que Bunagana n’est pas isolé de la RDC et de l’Ouganda et que depuis une année d’occupation de la frontière par le Rwanda, le manque à gagner en termes de recettes de deux côtés est très significatif. L’Ouganda vient de se rendre compte qu’il a perdu des recettes au profit du Rwanda. Car son soutien tacite aux rebelles du M 23 et la fermeture de la frontière ont permis au Rwanda d’engranger des bénéfices avec le dédouanement des marchandises au niveau de la frontière de Cyanika. L’Ouganda a été requis pour l’ouverture de la frontière et le départ des derniers M 23 qui se confond en présence hybride avec les civils. En clair, le rapport de la mission d’évaluation va donner la voie à la prolongation et/ou à la fin de la mission de la Force régionale EAC sur le sol congolais.
Il sied de noter que le Rwanda a subi beaucoup de critiques qui le responsabilise dans cette insécurité notamment avec le passage de la Cour pénale indépendante (CPI) mais également épinglé dans le rapport des experts des Nations-Unies. Étant à la deuxième phase de la durée du SOFA/EAC, s’il n’est pas renouvelé, début septembre 2023, l’EAC devra fermer les portes de la Force régionale sur le sol congolais. Tout porte à croire que le mandat sera prolongé mais tout dépend aussi de l’attitude du Rwanda, le bras armé des rebelles du M 23. Et donc les gesticulations actuelles des rebelles du M 23 ne sont que de l’agitation sauf si Kigali tient à la poursuite de la guerre.
La mission d’évaluation a fait des descentes sur terrain à Kibumba (où est déployé le contingent kényan, à Sake (Burundi) et à Bunagana (UPDF). Dans la reconnaissance de Rumangabao comme poste de pré-cantonnement et dans la mission d’évaluation, on a noté la présence du général de Brigade RDF Nyamvuba.
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Rédaction journal Les Coulisses