A general view during the First General Congregation of the Synod at the Paul VI Hall at the Vatican, October 4, 2023. Vatican Media/­Handout via REUTERS ATTENTION EDITORS - THIS IMAGE WAS PROVIDED BY A THIRD PARTY.

Vatican. Le pape François, le synode et l’Église catholique

(Vatican. Vue de l’ouverture du synode par le pape François le 4 octobre 2023. Photo tiers).

54 femmes au synode avec droit de vote et autant d’hommes laïcs autour de onze tables où des hommes en robe et de femmes en pantalon tiennent à partager. Du jamais vu. Pas d’idéologie, pas de débats politiques. Le synode convoqué par le pape François se veut une sorte d’exercice spirituel, une écoute docile de l’Esprit Saint sur des périphéries et de ceux qui ont été rejetés et non un parlement.

Le pape François veut bâtir une Église qui a Dieu en son sein et non une Église qui a pris les allures d’une agence en douane avec des pasteurs puissants habitués à juger les autres, à commande, à donner des leçons et à contrôler : « Devenir

ensemble une Église différente ».

Pour François et la multitude, le modèle de l’Église catholique craque. Elle est en pleine crise notamment celle oscillant entre célibat des prêtres et mariage. Le pape tient à ouvrir des portes, à faire passer des courants d’air sur des défis mondiaux actuels comme le climat, la migration, les couples de même sexe et la bénédiction de l’Église…

Le synode est là pour partager sur l’avenir de l’Église catholique romaine prise en otage par les conservateurs (théorie du rétroviseur – ne touchons à rien du passé) bien que les pratiques religieuses se perdent dans les églises. François a mis en garde contre les tentations d’immobilisme et d’élitisme. Le pape veut transgresser le conformisme mais pas seul, avec la multitude à travers le synode.

Des sujets que les gardiens vigilants de l’ancienne vérité pensent être tabous comme l’ordination des femmes et la voix qu’elles pourraient avoir dans les conseils supérieurs de l’Église, des enfants qu’on appelle par décence « neveux et nièces » des prêtres et/ou de l’évêque sans leur donner du temps et de l’amour, le mariage pour tous… Bref, tout ce qui touche et nuit à la spiritualité actuellement. Ces sujets dont le célibat de prêtres, certains prêtres les avaient déjà exposés. On se rappellera du combat de l’abbé Barthélemy Gusimana wa Mama du diocèse de Kikwit dans les années 1970 sur le célibat sacerdotal.

Toutes ces questions légitimes méritent une discussion ouverte. Elles nécessitent aussi compassion, ouverture à l’histoire et aux arguments, au questionnement et au respect des doutes.

François veut bousculer la Constitution apostolique (évangile et doctrine).

On a beau labouré les champs et semé les semences de la Bonne Nouvelle, les moissons sont de plus en plus maigres. D’année en année, elles ont décliné et la famine spirituelle est arrivée. Les sources de l’espérance et de la charité tarissent en nous. Ce n’est pas pour rien que François a appelé le peuple congolais à ne pas « laisser à d’autres de lui voler son espérance ».

Comme l’écrit Morris West : « Il n’y aura pas d’espoir de réforme dans l’Église catholique et romaine, et la confiance ne sera pas rétablie entre les fidèles et la hiérarchie tant que le pontife régnant ne sera pas prêt à admettre et abjurer les erreurs de ses prédécesseurs ». Vraisemblablement, c’est ce que le pape François tient à réparer : compassion à la faiblesse humaine, ramener la compassion et la clémence dans ce qui est devenu une institution rigoriste.

Après tout, enseigne l’apôtre Paul : « Le seul don est la Bonne Nouvelle que dans le Christ, avec le Christ, à travers le Christ, nous sommes tous –croyants et incroyants- membres de la famille de Dieu notre Père ». Pourvu qu’il en soit ainsi.

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Mathias Ikem

 

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