(Kinshasa. Quelques-unes de grandes figures de la presse congolaise lors de la clôture des états généraux. Photo Les Coulisses).
Contre qui les Forces armées de la République démocratique du Congo se battent-elles dans le Rutshuru ? En des termes simples, la question serait « Les FARDC se battent-elles contre la RDF (Rwanda) ou le M 23 ? » La réponse à cette question est déterminante des éléments de langage dans la communication de crise. Quels sont les éléments de langage lorsque le pays est agressé ? Sortir des chantiers battus pour mieux communiquer. A Goma, la population organise des marches de colère contre le Rwanda et l’Ouganda. Dans les médias congolais, on continue de parler de la guerre contre le M 23. Même alors que le Chef de l’État, Commandant suprême des FARDC parle ouvertement d’une agression rwandaise et que le sommet de Luanda réunit la RDC et le Rwanda, les médias congolais continuent de semer le doute en présentant le M 23 comme agresseur. Les éléments du langage qui devraient accompagner le « Nouveau narratif » dont le ministre Patrick Muyaya se fait apôtre pour mieux exprimer cette agression, indépendamment du discours officiel, seraient : La RDC est agressée par les grandes puissances qui utilisent le Rwanda et l’Ouganda comme courtiers. Cette agression résulte du plan de balkanisation de l’est à cause des richesses qu’elle regorge. Le Rwanda et l’Ouganda instrumentalisent certaines populations rwandophones sur la promesse de leur octroyer un État à eux. Le VPM et ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula avait révélé l’étonnement de James Kabarebe de constater que la RDC ne s’en prend qu’au Rwanda alors que la déstabilisation est exécutée par les deux pays. Le fils Museveni, le général Muhoozi répète sans se lasser que l’Ouganda ne tolérera jamais qu’une force s’attaque aux (Tutsi) M 23. Que faut-il encore pour les médias congolais de nommer les agresseurs ? Face à l’hypocrisie de la communauté internationale, ne faut-il pas se prendre en mains et ne plus rien attendre de personne ? Nous sommes en face d’un plan de démantèlement de la RDC comme hier avec la Somalie. La presse rd-congolaise doit arrêter d’être « spectateur » d’une histoire qui nous dépasse au risque de nous échapper. Aujourd’hui, il est prouvé qu’aucune instance internationale n’est capable d’amener la paix et la sécurité en RDC. La presse congolaise doit comprendre que le temps est venu de mettre les yeux sous les jambes de l’Occident, dans une sorte de transgression, pour véhiculer la vérité. Cette vérité est limpide : « La RDC est convoitée, agressée et subit un plan de balkanisation à cause de ses richesses. » Mais la transgression exige du courage. Elle exige de sortir du discours manipulateur des chemins battus consistant à l’autoflagellation. La transgression du discours occidental que nos médias copient à longueur de journées dans une sorte de psittacisme consiste à libérer la parole et à la remettre aux Congolais. La presse congolaise doit cesser d’être l’écho des médias internationaux en ce qui concerne la RDC. Comme l’écrit Jean-Baptiste Malenge, la communication sauvera l’Afrique (la RDC) par la parole restituée aux Congolais. Or, à ce jour, ainsi que le démontre la presse congolaise, l’information de la RDC et en RDC est toujours otage des médias occidentaux. Sans la désintoxication de la presse congolaise par la prise de conscience de son aliénation, la nation déjà en danger court à sa perte. L’impossible est toujours possible. La presse congolaise doit sortir d’une voie lui tracée par les autres pour s’autogérer. Par la transgression du modèle lui imposé. Par le patriotisme en bouleversant l’ordre établi. Par la vraie information sur nous et notre pays.
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Nicaise Kibel’Bel Oka